• voelig@jlai.lu
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    9 months ago

    Super intéressant. Me donne un début d’explication, ou plutot de dynamique. Jusqu’à présent, pour moi, le vote fn dans les campagnes marquait une forte présence de racisme souterrain. Ce livre, apparemment, n’en parle pas, et même dirait qu’il n’y a pas de problèmes particuliers au sujet immigrés. Il parle plutot du sentiment d’abandon… c’est plausible, à ce que je peux voir ou connaitre. Petit souci aussi : il parle de la gauche comme si c’était un bien en soi… les campagnes disent le contraire, on dirait. Les “solutions” autour de l’établissement de “classes sociales plus marquées à gauche” ( ? ) dans les campagnes en déclin ( ? ) me mettent mal à l’aise.

    • Olivier@mastodon.social
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      9 months ago

      @voelig @Camus Sur ton dernier point, c’est le risque inhérent à ce genre de discours : si la cible de leur brillante stratégie venait à lire leur livre - car oui, on sait lire, même à la campagne - elle pourrait bien trouver qu’on la prend un peu pour une chaise (au sens kaamelottien du terme). Et ça pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché par la dite stratégie.

    • FLeX@lemmy.world
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      9 months ago

      Les “solutions” autour de l’établissement de “classes sociales plus marquées à gauche” ( ? ) dans les campagnes en déclin ( ? ) me mettent mal à l’aise.

      Ouais c’est de la gentrification en gros. On fait venir des patrons bobos à coup d’aides a l’installation, et ils réservent tous les “vrais” emplois aux neo-ruraux qui leur ressemblent et qui voudront bien les rejoindre.

      Et ceux qu’on prétendait aider a la base, on leur garde les cdd/interim tout merdiques et sous-payés que personne voudrait faire si ils avaient le choix. En grattant des aides type “contrat aidé” évidemment, et en évitant soigneusement de les former pour pouvoir recommencer à l’infini.

      Le racisme type facho haineux j’en ai vu qu’en ville. La campagne c’est plutôt les préjugés a la papa/beaufs des anciennes générations, ils se remettent un peu plus facilement en question.

      Plus que le racisme c’est l’envie et le constat du foutage de gueule permanent qui donne des voix au RN, la pauvreté se voit beaucoup plus qu’en ville et y’a pas d’économie souterraine en dernier recours.

      Quand ils vont commencer à jouer aux cons avec le RSA, je vous dis pas comme ça va péter

      • le pouffre bleu@lemmy.world
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        9 months ago

        Ouais c’est de la gentrification en gros. On fait venir des patrons bobos à coup d’aides a l’installation, et ils réservent tous les “vrais” emplois aux neo-ruraux qui leur ressemblent et qui voudront bien les rejoindre.

        Et ceux qu’on prétendait aider a la base, on leur garde les cdd/interim tout merdiques et sous-payés que personne voudrait faire si ils avaient le choix. En grattant des aides type “contrat aidé” évidemment, et en évitant soigneusement de les former pour pouvoir recommencer à l’infini.

        C’est un risque certain mais pas une fatalité non plus, ça dépendrait je pense énormément de qui, pourquoi et pour qui une telle dynamiques seraient promues…

        Le racisme type facho haineux j’en ai vu qu’en ville. La campagne c’est plutôt les préjugés a la papa/beaufs des anciennes générations, ils se remettent un peu plus facilement en question.

        Là je suis partiellement en désaccord, c’est vrai que le groupuscule facho/haineux actifs et visible ont plutôt l’être d’être urbains, je dirai pas pour autant qu’il y moins ou plus de racisme dans les campagnes. Les “blagues” à base de préjugés sont aussi bien faîtes par des plus jeunes que des anciens, sans parler des reprises de ce qu’on voit à la TV pour dire que les banlieues et les pas gaulois foutent trop le bordel et respecte pas la France… Et j’ai du mal avec l’idée que qu’on vote pour le RN sans ne pas cautionner son racisme ou à minima trouver que “c’est pas si grave, ça nous touche pas vraiment”…

        et y’a pas d’économie souterraine en dernier recours

        Si par économie souterraine tu fais référence aux trafics de drogues, là aussi je suis en partie en désaccord, certes pas dans le même proportion mais la drogue (pas que l’herbe et l’alcool) et aussi très présente dans les campagnes…

        Quand ils vont commencer à jouer aux cons avec le RSA, je vous dis pas comme ça va péter

        J’ai aussi peur de voir des discours de “nous au rsa à la campagne exploités” (à raison) contre “eux des banlieues assistés qui visent au crochet des allocs” avec le bon fond de racisme qui va avec se répandre…

      • olivier@lemmy.fait.ch
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        9 months ago

        la pauvreté se voit beaucoup plus qu’en ville et y’a pas d’économie souterraine en dernier recours.

        Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce point : à la campagne, tu as plus facilement moyen de te faire un potager pour limiter l’impact du coût de la vie, par exemple. La proximité de la nature offre des activités gratuites en nombre (et une source facile de nourriture gratuite, aux bonnes saisons).

        • FLeX@lemmy.world
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          9 months ago

          C’est vrai, mais c’est quand même pas tout le monde qui a du terrain, et ça demande aussi de l’argent, du temps, des efforts et un minimum de stabilité.

          Ceux qui sont vraiment submergés, leur bout de terrain fini toujours par ressembler a une décharge (ou une jungle dans le meilleur des cas) et juste le remettre en état ça devient compliqué

          • Olivier@mastodon.social
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            9 months ago

            @FLX @olivier certes, mais ça reste plus facile de faire ça qu’en ville, en moyenne. Sans compter qu’à loyer équivalent, on a toutes façons plus de place à la campagne (même si c’est pas forcément de la place de jardin), et que du coup on peut bénéficier d’achats en gros sur un certain nombre de produits (un sac de farine/sucre de 5kg, c’est un non-problème, par exemple)

            • le pouffre bleu@lemmy.world
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              9 months ago

              Vivre dans un petit village de campagne ça n’empeche pas d’être dans un petit appartement ou une vielle maison de ville et pas avoir de la place.

              Pour acheter en gros, en plus de place pour stocker, faut payer le transport et surtout pouvoir se le payer, quand t’es en galère des fois tu es obligé d’acheter de plus petites quantités mêmes si c’est plus cher au kilo parce que les plus grosses quantités sont au dessus du budget…

              Quand tu es en galère, que ce soit en ville où à la campagne il y a rien qui est facile…

              • Camus@jlai.luOP
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                9 months ago

                surtout pouvoir se le payer,

                Très clairement, avoir une voiture commence à devenir impayable

  • bouh@lemmy.world
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    9 months ago

    Je suis pas complètement d’accord avec l’auteur de l’article. Il argue en gros que les petits patrons font office de leader d’opinion dans les campagnes, et qu’ainsi le discours de la gauche y sera difficile à entendre. Il oppose cette idée de façon hypocrite je trouve à l’idée du livre qui prétend que les ruraux ne sont pas fondamentalent racistes mais délaissé par les discours de la gauche, qualifiant cette thèse d’un peu condescendante (j’ai plus les mots exacts, je l’ai compris comme ça).

    A mon avis les deux thèses se rejoignent : les campagnes sont effectivement abandonnées par les discours de gauche, et les petits patrons ont effectivement un rôle dans l’appréciation que les gens peuvent avoir des discours de gauches, mais je ne les appellerais pas des leaders d’opinion.

    Il manque à mon avis l’impact des médias sur cette culture des campagnes. Ce n’est que mon impression, mais dans les campagnes les grosses chaîne d’info (tf1, m6, bfmtv, etc) et facebook ont plus d’impact. Y a ptêtre un lien avec l’âge de la population aussi (les jeunes préfèrent les villes et s’informent différemment).