J’allais poster ça en commentaire dans le fil quotidien, mais vu le pavĂ© que c’est devenu j’ai plutĂŽt dĂ©cidĂ© de crĂ©er une nouvelle publication.

TLPL : Une voisine ĂągĂ©e me parle pendant trop longtemps et je n’arrive pas Ă  « l’envoyer paĂźtre ». À l’aide.


J’ai une voisine ĂągĂ©e trĂšs trĂšs bavarde qui a dĂ©cidĂ© qu’elle m’aimait bien. DĂšs que je la croise, elle m’utilise pour s’écouter parler et me tient beaucoup trop longtemps. C’était un problĂšme depuis longtemps mais ça s’est aggravĂ© rĂ©cemment : elle a Ă©tĂ© hospitalisĂ©e quelques jours, et je lui ai proposĂ© de lui faire quelques courses pour la dĂ©panner et de l’aider avec des papiers qu’elle n’arrivait pas Ă  lire. Maintenant, elle s’est mis dans la tĂȘte que j’allais ĂȘtre sa « dame de compagnie » (je la cite). Je n’ai ni le temps ni l’envie, mĂȘme si j’étais payĂ©e dĂ©cemment pour ça (et je ne le serai pas). Je prĂ©cise qu’elle n’a aucun problĂšme d’argent et pourrait tout Ă  fait payer une aide Ă  domicile pour l’aider et lui tenir un peu compagnie.

Hier soir, je suis passĂ©e pour lui donner un truc dont elle avait besoin et elle m’a tenue prĂšs de trois heures chez elle, alors que j’avais vraiment besoin de rĂ©viser et de me faire Ă  manger et de tenter de rĂ©parer un des 20 000 trucs qui sont cassĂ©s dans mon studio.

Ça va probablement sembler ridicule : Ă  chaque fois j’essaie de partir mais je n’y arrive pas. Elle parle sans discontinuer, passe d’un sujet Ă  l’autre de maniĂšre complĂštement incohĂ©rente et incomprĂ©hensible, il n’y a aucun de ces mini-pauses dans la conversation dont on peut profiter pour dire « au fait, il faut que j’y aille ». Quand je suggĂšre qu’il faudrait que je parte, elle continue Ă  parler comme si elle n’entendait pas, et je sais qu’il faudrait que je sois ferme, que je foute le camp immĂ©diatement, quitte Ă  sembler malpolie, mais je n’y arrive pas.

J’ai utilisĂ© le mot « conversation » mais il n’est pas adapté ; si j’essaie de donner mon avis sur le sujet dont elle parle, ou de faire un parallĂšle avec une expĂ©rience similaire, ou d’intervenir de quelque maniĂšre que ce soit, elle l’ignore complĂštement et continue de dĂ©baller son truc. Au risque de sembler sans cƓur, ça me fait vraiment souffrir mentalement de l’écouter parler. Je n’ai rien contre elle Ă  la base, mais ça devient vraiment difficile pour moi, ne serait-ce qu’à cause de la perte de temps qui devrait aller Ă  mes rĂ©visions.

Je ne suis pas forte face Ă  ce genre de trucs. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ça me demande beaucoup d’efforts de m’affirmer — et je fais ces efforts, mais lĂ , le niveau de difficultĂ© est vraiment trop Ă©levĂ©. C’est comme si j’étais arrivĂ©e avec peine Ă  traverser le mont SĂ©lĂ©nite et que le Conseil des Quatre de la ligue Indigo venait me barrer la route.

Si quelqu’un ici a eu des problĂšmes similaires ou a des conseils Ă  me donner, ça m’intĂ©resse. Au pire, ça m’aura soulagĂ©e momentanĂ©ment de mettre tout ça Ă  l’écrit.

  • troglodyte_mignon@lemmy.worldOP
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    6 months ago

    Merci. :) C’est une bonne idĂ©e de garder l’image mentale des Ă©tudes en tĂȘte, ça peut m’aider Ă  garder le sens des prioritĂ©s. Je me demande si je ne pourrais pas trouver un objet Ă  mettre dans ma poche qui me servirait de pense-bĂȘte dans ces moments-lĂ , pour me rappeler de penser Ă  ça.

    Ouais, je culpabilise pas mal parce qu’elle est ĂągĂ©e, et je n’ai rien contre le fait de l’aider ou lui parler de temps Ă  autre, c’est normal entre voisins, mais je ne veux pas perdre le contrĂŽle sur la situation comme ça. (AprĂšs, quand j’y pense objectivement, elle a un cercle social vachement plus Ă©tendu que le mien. Elle connaĂźt beaucoup de gens dans l’immeuble, oĂč elle habite depuis cinquante ans, elle a des amis
 Moi, pour le coup, je suis vraiment isolĂ©e socialement.)

    Et ça te permettra d’apprendre à dire non, à force de le faire ça deviendra une habitude.

    En fait, ça ne marche pas trop dans mon cas. J’ai Ă©tĂ© coincĂ©e dans une trĂšs mauvaise situation pendant plusieurs annĂ©es quand j’étais ado, et ça m’a Ă©normĂ©ment marquĂ©e psychologiquement. J’ai Ă©normĂ©ment de mal Ă  aller contre les autres (pour moi-mĂȘme en tout cas), il y a un truc en moi qui me dit « si tu ne fais pas ce qu’on te dis, tu es en danger ». C’est ancrĂ© tellement profondĂ©ment que le fait de me forcer Ă  le faire rĂ©guliĂšrement ne le rend pas plus facile, je n’arrive pas Ă  « mettre Ă  jour » ma vision du monde, j’ai beau me dire, « c’est bon tu es en sĂ©curitĂ©, tu as le droit de prendre soin de toi, de prendre en compte tes besoins », je n’y crois pas au fond de moi-mĂȘme. Je me dĂ©brouille dans la vie courante, au boulot ça ne transparait pas du tout, mais ça me bouffe une quantitĂ© d’énergie mentale dĂ©mesurĂ©e.

    • Snoopy@jlai.lu
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      6 months ago

      Un objet peut servir Ă  canaliser. :3

      AprĂšs c’est sur que si tu pars dĂ©jĂ  sur une idĂ©e que c’est ancrĂ© en toi, elle le restera.

      Du coup, je te prescris un sĂ©jour en collectif, en autogestion pour dĂ©construire ton Ă©ducation et que tu t’affirmes : J’ai besoin de repos, j’ai besoin que quelqu’un m’aide, je veux plus faire ça, je deteste ça


      Quand tu sera permanente de l’asso, tu n’aura pas d’autres choix que de t’exprimer. J’ai aussi Ă©normĂ©ment de mal Ă  dire non, Ă  dire ce que je veux, Ă  m’imposer. Souvent je suit comme le vent, j’ai Ă©normĂ©mment souffert d’aller contre ça mais j’ai appris beaucoup de choses et c’était trĂšs riche meme si on me disait de m’imposer plus, de ne pas avoir peur de demander de l’ide, de faire les choses de maniĂšre autonome, que je ressens toujours une angoisse par rapport Ă  ça, j’ai fais pas mal de progrĂšs depuis.

      ça sera jamais complĂštement guĂ©ris mais c’est dĂ©jĂ  bien.