Deux entrepreneurs, dont les méthodes controversées ont été exposées par notre Bureau d’enquête, viennent de perdre leur licence de la Régie du bâtiment du Québec et se retrouvent hors circuit.

La compagnie de Québec Excava-Plus et l’entreprise de Blainville TP Maison ont tour à tour perdu leur licence d’entrepreneur en juillet dernier, confirme la Régie du bâtiment du Québec. 

«Le titulaire n’est pas autorisé à agir à titre d’entrepreneur de construction. Il ne peut donc pas présenter de soumissions ni exécuter ou faire exécuter des travaux de construction pour autrui», peut-on lire sur le site de la Régie. 

Excava-Plus était un sous-traitant de Piscines Élégance. Ces compagnies ont fait les manchettes en début d’année pour avoir présumément menacé des clients qui refusaient de payer les extra faramineux chargés lors de l’installation de leur piscine creusée. 

Excava-Plus était la propriété de Patrick Laurendeau, un individu condamné pour trafic de stupéfiants à la suite d’une vaste opération policière visant à démanteler un réseau de trafiquants de cocaïne et d’ecstasy lié aux Hells Angels, en 2005. 

Sur des images tirées d’une caméra de surveillance que nous avons obtenues, on apercevait Patrick Laurendeau s’emporter envers un client de Piscines Élégance, à l’été 2022. Le client refusait alors de payer 177 000$ chargés en extra, alors que le coût initial de la piscine, de son installation ainsi que du terrassement se situait à quelque 95 000$.

Une plainte à la police a d’ailleurs été faite dans cette affaire.  

D’autres entreprises appartenant à Patrick Laurendeau – Généraplus, Toiture Laurendeau, Ramonage Plus – ont aussi perdu leur licence.  

«M. Patrick Laurendeau n’est plus actif, à titre de dirigeant, dans aucune entreprise détenant une licence RBQ», a assuré le porte-parole de la Régie, Sylvain Lamothe.  

Joint par téléphone, Patrick Laurendeau n’a pas souhaité commenter le dossier. 

Rappelons que les activités de Piscines Élégance ne nécessitaient pas de licence. L’entreprise, qui est impliquée dans une vingtaine de poursuites civiles, n’est plus en activité.  

TP Maison sans licence 

TP Maison, qui aurait soutiré des centaines de milliers de dollars à ses clients avant de les abandonner au beau milieu de leurs rénovations, a aussi perdu sa licence. 

La compagnie opérée par l’entrepreneure Karine Breard a été radiée du Registre des entreprises, le 13 juillet dernier, entraînant l’annulation de sa licence spécialisée quelques jours plus tard, a confirmé la Régie. 

Ses autres entreprises, Kare Construction et M Ébénesterie – qui ne détenaient pas de licence RBQ –, ont aussi été radiées du Registre. Karine Breard avait aussi lancé en mai K Espace Design, une compagnie qui n’a jamais été enregistrée officiellement et dont il n’existe plus de trace aujourd’hui. 

Karine Breard n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.

  • Nevrome
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    1 year ago

    Au moins c’est plaisant d’avoir une certaine “closure” sur des cas comme ça.

    Je suis OOTL sur les courtiers/promoteurs immobiliers qui avaient manigancé une hausse des prix en faisant eux-mêmes des offres sur des maisons en vente. J’espère qu’on aura le même genre de “closure”.