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    1 month ago

    Le renfort de dernière minute des Écologistes

    Plusieurs fois évoqué, le conseil politique tenu au même moment par Les Écologistes a fini par offrir aux socialistes l’issue espérée. À la fin du tour de table virtuel, vers 19 h 40, la présidente du conseil national, Hélène Geoffroy, par ailleurs maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), a donné la parole à Olivier Faure pour conclure les échanges. S’est ensuivi un silence de plusieurs minutes, qu’a fini par interrompre le premier secrétaire du PS avec une bonne nouvelle. Il vient d’avoir les Verts au téléphone, explique-t-il, selon plusieurs participant·es : leur position s’en tient à un « ni pour ni contre ».

    Dans le même temps, le parti dirigé par Marine Tondelier a effectivement acté une position d’indécision, selon les informations de Mediapart. En attendant un conseil fédéral, seule instance habilitée à prendre des décisions, le conseil politique a encouragé l’état-major du parti à ne rien trancher pour le moment. « On ne bloquera pas si c’est elle qui fait consensus mais on reste dubitatifs », résume un participant.

    Dans l’esprit des Verts, qui n’avaient déjà pas accueilli le nom d’Huguette Bello avec un grand enthousiasme dans le secret des négociations, la situation peut finir par leur profiter. Déjà, face à ses homologues chefs de parti, Marine Tondelier avait tenté de sortir de l’affrontement Faure-Mélenchon en proposant de pousser le nom d’une femme à Matignon, puis celui d’une figure de la société civile, à l’instar de sa prédécesseuse Cécile Duflot.

    D’autres soupçonnent l’élue d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) de jouer sa carte personnelle. « Plus ça bloque, plus ça dure, plus Tondelier peut s’imposer comme le plus petit dénominateur commun, la solution à laquelle personne ne met de veto », explique un de ses interlocuteurs. Galvanisée par une campagne des élections législatives saluée dans son camp, Marine Tondelier n’aurait pas abandonné l’espoir d’être le nom que le NFP sortira de son chapeau en début de semaine prochaine.

    Les insoumis accusent le PS de « tout bloquer »

    Faute d’avoir la même stratégie finale, socialistes et écologistes se sont donc trouvés samedi en alliés de circonstance. « Nous sommes deux partis sur quatre à ne pas avoir décidé, a résumé Olivier Faure à l’issue des échanges. Puisque le consensus n’est pas atteint, il y a encore la nécessité de continuer à cheminer. Nous sommes dans l’impossibilité de conclure sur quoi que ce soit pour résoudre la crise dans laquelle nous sommes entrés. »

    Une expression de « crise » censée rester dans le huis clos du conseil national. À l’extérieur, ont prévenu plusieurs dirigeants socialistes, il s’agira de faire bloc derrière le premier secrétaire et de ne pas affoler le peuple de gauche. « À nous de relativiser à l’extérieur », a expliqué Olivier Faure, rappelant le temps pris par les classes politiques européennes pour composer un gouvernement à l’issue de résultats électoraux du même type.

    Pour le député de Seine-et-Marne, le temps presse, y compris en interne. Samedi, plusieurs figures du PS ont émis la possibilité de proposer d’autres noms que le sien et d’élargir le panel des négociateurs, y compris à Raphaël Glucksmann. Des idées auxquelles ses proches ont fait barrage, à l’image de la maire de Nantes Johanna Rolland, qui a fustigé « la manière dont certains ont essayé d’affaiblir » le chef du parti.

    Sans attendre la prise de position d’Olivier Faure dimanche, La France insoumise a fustigé, par la voix de son coordinateur national Manuel Bompard, la décision du conseil national socialiste. Le PS « vient une nouvelle fois de tout bloquer », a écrit l’état-major de LFI dans un communiqué publié sur X, annonçant se réunir dès dimanche midi pour « analyser la signification des blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire ».

    Alors que la session parlementaire s’ouvre jeudi et que la droite tente elle aussi de sceller une coalition, le NFP n’a pas beaucoup avancé dans la course de vitesse censée l’amener, dans quelques jours, au pouvoir.